7 avril 2020 | Michel Roche
Le monde se transforme sous nos yeux, de jour en jour. Pour la plupart des générations encore en vie, une telle situation, à une aussi vaste échelle, est sans précédent. Ce que la mondialisation néolibérale a mis des décennies à accomplir, la pandémie de COVID-19 le détruit en quelques semaines. Il faut impérativement en tirer des leçons.
L’enseignement politique le plus fondamental de cette crise réside dans le réflexe généralisé du recours à l’État, qui constitue le protecteur ultime des populations, même s’il peut aussi en être l’oppresseur. Alors que le néolibéralisme n’a su s’imposer qu’avec la complicité active et directe de l’État, ce dernier apparaît désormais, en l’absence d’une mobilisation des peuples, comme la seule autorité pouvant y mettre un terme. Jamais, depuis la fin des années 1970, l’État n’a pu sembler aussi autonome par rapport à la classe dominante dont il défend les intérêts. L’économie redevient enfin politique. Elle se trouve à nouveau soumise à l’autorité politique alors que, depuis 35 ou 40 ans, c’était au contraire l’autorité politique qui se soumettait à de prétendues lois économiques, celles du « marché », en particulier.
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