17 mars 2020 | Luc Audebrand et Matthias Pepin
Avec la pandémie de COVID-19 qui prend de l’ampleur partout dans le monde, les autorités de la plupart des pays demandent aux citoyens de pratiquer la distanciation sociale, c’est-à-dire de réduire les contacts entre les personnes pour freiner la propagation du virus, aplatir la courbe, comme on l’entend beaucoup, et ainsi ne pas saturer le système de santé. En dépit de certains comportements affligeants qui ont pu être observés dans les épiceries et centres commerciaux, cette précaution sanitaire n’est toutefois pas une invitation à se désintéresser du sort d’autrui. En fait, c’est tout le contraire !
Pour éclairer la situation actuelle, les écrits du théoricien anarchiste russe Pierre Kropotkine (1842-1921) méritent d’être relus, notamment son ouvrage intitulé L’entraide,un facteur d’évolution. Dans cet ouvrage, Kropotkine critique la conception de l’être humain qui dominait alors chez plusieurs de ses contemporains qui décrivaient la nature humaine comme étant foncièrement égoïste en s’abreuvant au darwinisme social en vogue à cette époque du capitalisme fleurissant. Kropotkine soutenait plutôt que l’entraide a, de tout temps, été le principal facteur d’évolution de l’espèce humaine. En dépit de l’individualisme qui semble régner dans les sociétés occidentales contemporaines, de nombreuses études scientifiques ont donné raison à Kropotkine en démontrant que l’être humain est fondamentalement un « animal coopératif ».
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